Calenton à Valence.

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Un « calenton » en espagnol, c’est un échauffement au sens d’énervement. S’il y a un club qui a bien tendance à être toujours sur des températures bouillantes, c’est le Valencia CF.
Le club de la capitale du Turia est plus que jamais en ébullition depuis que s’est engagé le processus de vente à un milliardaire singapourien, qui soulève des oppositions et de nombreuses interrogations.

Le Valencia CF, l’un des poids lourds du championnat espagnol, est très endetté, notamment en raison du lancement de la construction d’un nouveau stade. Une opération de revente d’une partie de son patrimoine immobilier devait permettre de financer en partie l’opération, mais voilà avec la crise économique, la banque Bankia (ex Caja Madrid) qui devait opérer ce rachat à jeté l’éponge. Résultat, le Valencia CF se trouve endetté à hauteur de 220 millions d’euros (source Las Provincia 3 juin 2014 ) et en quasi cessation de paiement.

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Afin de redresser le club la Fondation Valencia CF (qui gère la dimension amateur du club), propriétaire de 70 % du capital social du club a souhaité vendre ses parts pour permettre l’arrivée d’une repreneur capable de remettre à flot le navire valencian. Dans le cahier des charges présenté aux différents investisseurs potentiels était demandé, notamment, d’éponger la colossale dette et de permettre à l’entité « Ché » de retrouver son lustre sportif. Lustre acquis notamment à l’époque où l’équipe avait été championne d’Espagne et double finaliste de la Ligue des champions au début des années 2000.

Plusieurs repreneurs potentiels se sont manifestés dont un mystérieux conglomérat russe « Zolotaya Zvezda » et un milliardaire singapourien Peter Lim.

C’est ce dernier qui fût choisi sur la base d’un projet où il remettait les comptes à 0, achevait la construction du nouveau stade et réinjectait de l’argent pour obtenir une équipe compétitive, le tout pour un investissement global annoncé de 570 millions d’euros !

Un déclin sportif ces dernières saisons couplé à une valse des entraîneurs.
Après la période dorée du début des années 2000 (champion d’Espagne 2002 et 2004, finaliste de la Ligue des champions 2000 et 2001, vainqueur de la Coupe de l’UEFA 2004) le FC Valence a connu un déclin en terme de performance. L’arrivée d’Unai Emery en 2008 a permis de redresser la situation puisque les valencians terminèrent 3 fois troisièmes derrière l’intouchable duo Real Madrid – FC Barcelone.
Mais le mieux est l’ennemi du bien, et le Président Llorente estima qu’un changement d’entraîneur permettrait de franchir un cap. Le résultat fût inverse, un recul en championnat et une instabilité chronique à la direction sportive de l’équipe. Depuis le départ d’Unai Emery en 2012, le Valencia CF a consommé cinq entraîneurs en deux saisons…

 

L’arrivée de cet investisseur providentiel aurait pu être accueillie avec enthousiasme par les supporters du club au vu du projet présenté. Pourtant, le choix du magnat asiatique ne fit pas l’unanimité. Ce dernier, comme première décision décida de remercier Juan Antonio Pizzi l’entraîneur en place pour le remplacer par le portugais Nuno Espirito Santo ce qui rendit l’aficion dubitative et jeta le doute au sein de l’effectif professionnel inquiet sur son avenir sportif.

Cette décision, probablement maladroite, couplée aux difficultés à finaliser la transaction acheva de semer le doute à Valence : Peter Lim n’arrivant pas à s’accorder avec Bankia, principal créancier du club, pour la reprise de la dette, et selon certains membres de la fondation, ne présentant pas les éléments annoncés dans son plan de reprise, au moment de signer la vente du club.

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Cette situation divisa les membres de la fondation, entre les pro Lim dans le sillage de l’actuel président du club Amedeo Salvo qui déclarait il y a peu « Peter Lim donne 100 millions à ce qui en vaut 0 et en contrepartie il a eu droit à un coup de pied au cul », et les contre dont trois membres de la fondation, qui ont, de leur côté, démissionné pour marquer leur désaccord avec cette opération.

Alors que l’effectif pléthorique du club (plus de 30 joueurs) s’apprête à reprendre l’entraînement, il est urgent que la situation se débloque dans un sens ou un autre : abandon de la piste Lim ou conclusion de l’opération. Car en attendant, la dette est là et fait peser une cessation de paiement potentielle fin juillet qui pourrait avoir de graves conséquences sur le club.

La température n’est pas prête à retomber sur les bords du Turia.

Yannick, Docteur ès Liga

Photo d’illustration de Mykel. Merci à lui de partager ses clichés.

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