Le face à face Juan-Antonio Alcala Jose Maria Garcia sur la Cope.

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Si vous avez moins de 40 ans et pas de culture sportive espagnole antérieure aux années 2000, ce titre ne vous dira pas grand-chose. Dans le cas contraire, en lisant le titre de cet article, vous avez déjà une idée de l’événement.

La semaine passée, Juan Antonio Alcala, (qui est mon commentateur sportif préféré), recevait probablement l’un des plus grands commentateurs sportifs de l’histoire de la radio espagnole, l’un des plus polémiques également Jose Maria Garcia dit « superGarcia ».

Ce qui donnait à cet entretien sa dimension évènementielle c’est que les deux hommes ont été les animateurs vedettes de l’émission sportive nocturne de la chaîne, Jose Maria Garcia de 1992 à 2000 et Juan Antonio Alcala de 2010 à 2012 mais surtout que les deux commentateurs se sont livrés une féroce concurrence au milieu des années 90, époque à laquelle Jose Maria Garcia était le numéro 1 des commentateurs radios, tandis que Juan Antonio Alcala était l’un des journalistes sportifs de son concurrent direct, la cadena SER a une époque où les deux radios se livraient à une véritable guerre des ondes sur les émissions sportives, guerre qui déteignait sur les relations entre les hommes.

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L’autre élément de contexte important est que la trajectoire des deux hommes n’a pas été rectiligne, après avoir dominé les ondes espagnoles Jose Maria Garcia s’est lancé au début des années 2000 dans le lancement des nouveaux médias sportifs TV avant d’arrêter en partie pour raisons de santé, pour ne plus avoir d’activité radiophonique et de ne faire désormais plus que de rares apparitions.

Juan Antonio Alcala, qui était l’un des commentateurs en vue sur la Ser, a fait partie du super transfert de 2010 où toute la rédaction sportive de la Ser a été recrutée par la Cope. Dans ce cadre, Juan Antonio Alcala anima l’émission phare du soir, appelée « el partido de la 12 » (le match de minuit) jusqu’au moment où il prit du recul en 2012 dans un contexte polémique notamment avec le FC Barcelone.
Par la suite, il se cantonna a présenter les informations sportives sur le créneau du matin de la radio.

Les émissions hors normes de « Super garcia » sur la Cope dans les années 90.
Ce qui faisait la force des émissions de Jose Maria Garcia est que sur chaque évènement, d’actualité, les invités qu’ils fallait avoir étaient ses invités, dans des confrontations souvent épiques, il n’hésitait pas à mettre à l’antenne deux Présidents antagonistes sur un sujet donné qui s’expliquait à l’antenne. Pour donner une idée de la démesure de ses émissions, il fit notamment descendre dans la vallée à l’issue d’une étape de montagne Miguel Indurain dans un hélicoptère affrété par sa radio pour avoir l’exclusivité de sa réaction, ou encore, le premier invité de sa nouvelle émission sur la Cope en 1992 fût tout simplement Diego Maradonna qui jouait à Seville. Plus avant, c’est lui qui créa le concept d’émission sportive nocturne à minuit qui est un incontournable désormais en Espagne. A ce titre, à la fois par l’intensité de ces émissions comme leur positionnement, il révolutionna le monde radiophonique espagnol qui domina le média télévisuel dans les années 80/90. Cette dimension perdure, puisque les chaînes satellites qui retransmettent les évènements sportifs en Espagne, proposent de remplacer les commentaires de la TV en son par l’écoute d’une radio.

 

L’entretien, qui se prolongea sur deux émissions finalement tint une partie de ses promesses, Jose Maria Garcia, dans son ton assez direct, donna sa vision, très critique, du monde radiophonique sportif actuel en Espagne, et offrit au passage quelques coups de griffe dont plusieurs bien appuyés à l’intention du Président du Real Madrid Florentino Perez.

Dans la seconde émission, les deux hommes évoquèrent cette guerre des radios avec une vraie charge émotionnelle pour Alcala et plusieurs anecdotes assez significatives sur le contexte de l’époque, qui faisait toutefois le charme des années 90 pour l’auditeur dans un contexte finalement moins formaté qu’aujourd’hui.

Les deux émissions sont à écouter (en espagnol) ici : 1ere émission / 2eme émission

De façon symbolique et dans une sorte de paix des braves, Jose Maria, offrit à Juan Antonio Alcala, la possibilité d’utiliser la mythique introduction de son émission réadaptée pour l’occasion à la sienne. A écouter ci-dessous.

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