En s’inclinant à domicile 1-0 contre l’Atletico de Madrid en championnat, le Real Madrid d’Ancelotti a mis fin à plus d’une décennie d’invincibilité en liga contre le rival local. Mais il a instillé le doute au sein de l’aficion du club sur ses capacités à piloter le vestiaire madrilène vers un titre. La pression monte.
Rappelons, qu’en dépit du montant de l’indemnité de transfert (8 millions payées à moitié par l’entraîneur lui même) versée à Paris, et les recommandations de Zidane qui fait partie de l’encadrement sportif du club merengue, l’italien sortait d’un demi échec à la barre de Paris (un seul titre national sur quatre possible avec des moyens disproportionnés par rapport à ses concurrents).
Il a bénéficié sur toute la première partie de saison d’une actualité riche au sein du club de la capitale espagnole qui a éclipsé, pour partie, le début de saison poussif réalisé.
En effet, le mois d’août et le début de saison a été marqué par le feuilleton Gareth Bale, qui a finalement abouti au transfert astronomique à 100 M€, ce qui se révèle, en l’état, assez onéreux pour un joueur qui a du mal à gagner sa place face à l’argentin Angel di Maria.
Débute ensuite le championnat et cette victoire peu convaincante face au Betis Seville lors de la première journée. Mais l’attention est centrée sur le fait qu’Iker Casillas, figure emblématique du club et capitaine de la sélection espagnole est maintenu dans un rôle de remplaçant au profit du titulaire de fin de saison passée Diego Lopez. L’opinion est partagée, car si Iker Casillas bénéficie d’un réel capital de sympathie auprès des socios, bien relayé en cela par les nombreux journalistes sportifs avec qui il entretient des relations d’amitié, Diego Lopez, formé comme Casillas au sein de la maison madrilène, enchaîne les bonnes performances et ne mérite en rien de repartir sur le banc.
Les journée suivantes sont marquées par des victoires mais des performances plutôt moyennes en terme de qualité de jeu hormis la belle victoire à Galatasaray en ligue des champions. Mais ce qui focalise l’attention des socios, est le comportement lymphatique de Karim Benzema sur le terrain. L’ancien lyonnais possède une classe qui n’est discutée par personne, mais son comportement, sa passivité sur le terrain agace, au point qu’il est désormais pris à partie par le public qui ne se prive pas de le siffler abondamment. Les spectateurs du Bernabeu sont d’autant plus énervés que cette saison, afin de permettre à Benzema de s’épanouir, son concurrent Higuain a été transféré à Naples. Son seul rival pour la place d’avant centre n’est plus que le chaval (le jeune) Morata, normalement un cran en dessous en terme d’expérience et de qualité.
Mais voilà, arrive ce derby contre l’Atletico devant un public qui doit se faire une raison sur la présence de Benzema sur la pelouse et celle longtemps annoncée de Bale sur le terrain. Cette défaite (0-1) logique au vu de la physionomie de la rencontre a été d’autant plus mal vécue qu’elle a mis en avant le contraste entre un Atletico de Madrid, composé de joueurs sans grande réputation hormis Villa, mais transcendés par leur entraîneur Diego Simeone, face au Real et sa constellation de vedettes qui semblent nettement sous performer sous les ordres d’Anceloti.
Si dans l’immédiat, sa remise en question par le Président Florentino Perez, qui en a vu d’autres, n’est pas d’actualité, ce dernier va devoir évoluer sous un niveau de pression qu’il a rarement connu, même dans les grands clubs italiens ou anglais.
Yannick, Docteur ès Liga