Le Betis Seville en état de fusion.

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L’histoire du Betis ces 15 dernières années a été loin d’être aussi tranquille que les eaux du Guadalquivir. Sous l’ère du président Ruiz de Lopera le club vert et blanc a connu les sommets sur le plan sportif (victoire en Copa del Rey 2005, qualification pour la ligue des champions, arrivée du plus gros transfert de l’histoire du football avec le brésilien Denilson en 1998) mais aussi deux relégations en seconde division. Dans les coulisses la situation n’a pas été simple non plus puisque la présidence Ruiz de Lopera s’est terminée en 2006 dans le chaos avec des accusations de malversations financières et surtout la mise sous administration judiciaire du club.

La fin des années Mel.

Pourtant, ces dernières saisons, le Betis avait semblé retrouver un semblant de la stabilité à la fois sur la pelouse, sous la conduite de Pépé Mel qui fit remonter el club 2011, et s’offrit même un très joli parcours en Coupe la saison dernière (éliminé en quart de finale par le futur vainqueur l’Atletico de Madrid), mais également dans les bureaux. Rafael Gordillo, figure emblatique de l’institution, puis Miguel Guillen avaient mis en place un gestion raisonnée permettant au club de continuer à être performant sportivement tout en essayant d’éponger les dettes.

Mais voilà, dans un style très méditerranéen, depuis le début de la saison, les évènements se sont enchaînés et la température est violemment montée dans les bureaux, sur la pelouse et dans les tribunes…

Le recrutement de l’intersaison paraissait séduisant, avec l’arrivée d’un meneur de jeu reconnu, le barcelonais Joahn Verdu et plusieurs bons joueurs comme l’ailier Cédric, ou Juanfran, joueur prometteur du Real Madrid B. Et lorsque l’entraîneur sevillan Pépe Mel indiquait qu’il lui manquait un avant centre dès le mois de juillet pour épauler Jorge Molina, les premières prestations prometteuses de verts et blancs en début de saison, comme cette belle performance sur la pelouse du Real Madrid pour l’ouverture du championnat, semblait lui donner tort…
Pourtant avec l’automne l’équipe commença à s’enliser au classement. La patience n’ayant jamais été le fort des dirigeants des clubs du sud de l’Espagne, Pépe Mel  fût remercié en décembre… au grand désarroi des socios du club pour être remplacé par JC Garrido (un sondage sur le site de référence beticismo.net indiquera que 89% des votants étaient contre la destitution de Pépe mel) qui exprimèrent leur désarroi parfois violemment (vitres cassées au sièges du club, graffitis…).

L'entraîneur démis en décembre, Pépe Mel.

L’entraîneur démis en décembre, Pépe Mel.

La désastreuse action du nouvel « actionnaire majoritaire » Jose Antonio Bosch.

Ce changement d’entraîneur au delà des résultats sportifs, s’explique également par les changement intervenus à la direction du club cet été. Suite au procédure judiciaire, les parts de Manuel Ruiz de Lopera ancien actionnaire majoritaire du club (51 % du capital) ont été mis sous administration judiciaire, et c’est donc la juge Ayala en charge du dossier qui nomma le nouvel actionnaire majoritaire du club.
Elle choisit… un avocat Jose Antonio Bosch, avocat madrilène sans réelle expérience dans le milieu du football mais qui semblait présenter des qualités de probité importante au vu du rôle qui lui était demandée. Devenant, de fait, l’homme fort du club au grand dam du président en fonction Miguel Guillen, il opéra en quelques semaines un revirement de la politique sportive spectaculaire. Il remercia l’entraîneur Pépe Mel, le directeur sportif en fonction Vlada Stocic et nomma un nouvel entraîneur Juan Carlos Garrido à qui il confia les clefs de l’intégralité de la politique sportive du Betis. Le résultat fût désastreux. Après 7 rencontres de championnats les sevillans ne parvinrent pas à gagner le moindre match de championnat et occupent seuls la dernière place du classement…

L’évolution catastrophique de la situation ne fit qu’augmenter le courroux des supporters du club qui commencèrent à réclamer la tête de leur « actionnaire majoritaire ». Ce dernier conscient de ses limites, faisant face à l’hostilité de Président Guillen et complètement dépassé par cette ambiance de corrida jeta l’éponge la semaine dernière, annonce qui fût officielle une semaine après !

Opération sauvetage en janvier.

Du côté du tribunal de Seville, la juge Ayala serait excédée de devoir plancher sur le dossier Betis après le départ de Bosch, tandis que sur la pelouse Garrido a toute les chances pour être remercié cette semaine, le seul suspense étant de savoir s’il le sera avant ou après la réception du Real Madrid samedi…

Pour essayer de sauver ce qui peut encore l’être, les dirigeants s’activent sur le marché des transferts afin de changer radicalement le visage d’un formation probablement ébranlée par tant d’instabilité. La première recrue, le très prometteur brésilien  Léo Batistao prêté par l’Atletico Madrid a déjà permis de combler les manques à la pointe de l’attaque, d’autres noms sont évoqués ce qui n’est pas sans faire grincer des dents d’autres formations de Liga, en situation  financière difficile, mais qui, à la différence du Betis, ne sont pas passées sous administration judiciaire…

Sans résultats rapides, l’issue sportive de la saison semble inéducable, et la baisse de revenus liés à une éventuelle relégation ne facilitera pas la tâches des dirigeants. La juge Ayala n’est pas prêt de classer le dossier « Real Betis Balompie »…

Yannick, Docteur ès Liga

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